Tout va bien

Les preuves scientifiques sont sans équivoque : le changement climatique est une menace pour l’humanité et la planète. Ce rapport montre que les risques climatiques
apparaissent plus tôt que prévu, et de manière plus sévère. Les écosystèmes et les
populations humaines sont poussés à leurs limites, et même au-delà. Tout délai
supplémentaire de mise en place d’actions concertées au niveau mondial annihilera
tout espoir d’assurer un avenir vivable.

Synthèse du rapport AR6 du GIEC publié le 28/02/2022 – The Shifters – Mars 2022

La pâte artistique

Lorsque qu’un individu dessine, photographie, cuisine, ou bien film, il manifeste dans la matière perceptible par nos sens une œuvre unique et personnelle.

Un artiste, qu’il soit conscient ou non de cette reconnaissance, s’inspire de la perception de sa réalité pour donner à un environnement une nouvelle perspective d’existence. Ainsi l’espace, les émotions, les personnages réels ou fictifs, les grandes étapes d’une vie ou encore un héritage socio-culturel vont indubitablement modeler une œuvre aussi humble soit-elle.

Chaque procédé de création est différent tout comme ses sources d’inspirations. Plusieurs étapes vont conduire un⸱e artiste à incarner ce qu’on appelle une « pâte ».

Scélérate

Cette façon de faire est unique, c’est une signature impérissable mais ô combien changeante. Au cours des premières expérimentations, c’est une copie pure et simple d’une réalité commune qui guide et ajuste une œuvre. Ce système d’apprentissage peut être incarné par un mentor, une leçon de pensée ou une œuvre d’un paire. Après avoir acquis un sens aiguë des fondamentaux d’une discipline, l’élève a la possibilité de s’élever et d’exprimer le monde qui l’entour à travers son regard, son énergie, ses convictions, sa sensibilité et tout ce qui le relit à son existence.

Trouver sa pâte peut être un chemin sans fin menant vers des comtés verdoyantes, des forêts obscures ou des perpétuelles remises en question. Car en cherchant à se différencier des autres, c’est une définition de soi-même que l’on quête. Certains⸱es atteignent l’émancipation et se trouvent enfin comme si ils⸱elles étaient un fluide trop longtemps retenu par un barrage. Enfin je peux m’exprimer. Pour d’autre, cette perspective se dessine naturellement. Et enfin il y a ceux pour qui cette quête durera de longues années voir toute leur vie tant leur être sont dans le perpétuel changement.

Une pâte artistique s’exprime, se teste, reflète notre soi-profond, se manifeste de multiples manières. Elle est un moyen de dire j’existe.


Perdu dans le Mordor #13


« Dur, cruel et âpre était le pays qui s’offrit à son regard. Devant ses pieds, la plus haute croupe de l’Ephel Duath descendait à pic en grands escarpements dans une sombre auge ; de l’autre côté, s’élevait une autre croupe, beaucoup plus basse, au bord dentelé et haché de rochers à pic qui se détachaient comme des crocs noirs sur la lumière rouge : c’était le sinistre Morgai, cercle intérieur des défenses du pays. […] C’est en une telle heure de labeur de Sam vit le Mont du Destin, dont la lumière cachée par le haut écran de l’Ephel Duath à ceux qui montaient par le sentier de l’Ouest, jetait maintenant un éclat éblouissant sur les faces des rochers nus, de sorte qu’ils paraissaient trempés de sang. »

Le Seigneur des Anneaux : Le retour du roi, J.R.R.Tolkien, 1955


Sommes nous dans les Alpes ou aux portes du Mordor ? Ces deux mondes se mêlent l’un à l’autre. Ou serait-ce le même se déguisant sous des noms différents ? L’imagination transfigure les paysages et leur donne une histoire au-delà du réel où tout devient possible et où nous inventons, paysagistes concepteurs, de nouveaux concepts, des réponses faces aux mutations de nos environnements.

CEM des Cevennes #12

Déracinée du pays nantais depuis mai et rempotée dans les Cevennes, je cultive un nouveau morceau de vie dans un lieu qui agite nos comportements face aux dynamiques du vivant.

En pleine immersion, voici une introduction à un projet audacieux et expérimental, les Chantiers Écologiques Massif, en raccourci les C.E.M.

“Cultiver son jardin” dans les Cevennes #11

400 mètres d’altitude

Épaisses forêts en désuétudes

Schistes en pagaille

Pas un brin de paille

Voit les Cevennes et son lot de mur

D’un héritage oublié pour des collants effilés

Culture de pois cassés sur des terrasses éboulées

Voit les Cevennes et ses lointaines brisures

Vue à vol d’oiseau de l’éco-lieu Etika Mondo, au Vigan

Réminiscence du Lac de Cuiviénen #9

Voici maintenant un son qui va parvenir à vos oreilles constamment sollicitées. Pourtant, celui-ci sera prégnant, plus fort, il remplira votre esprit sans même y avoir fait attention. Qu’entend-t-on quand on lit ? Le son n’ayant généralement pas de forme, il arrive et reste plus longtemps dans notre mental, telle une chanson s’incrustant pendant des heures sans espoir de la faire taire, ou comme le doux murmure d’une mélodie berçante.

Dès lors le silence -le vrai, celui qui produit un soupir de béatitude- peut paraitre inatteignable tant notre environnement est perpétuellement bombardé d’ondes sonores.

Alors que le son que vous allez bientôt lire va entrer en vous, c’est un véritable moment de paix qui va se propager dans votre corps. Faites un instant de silence pour imaginer des paysages se construisant, évoluant sans essayer de contrôler ce qui arrive dans votre esprit. Puis laissez-vous vous immerger dans les eaux profondes du Premier Age de la Terre du Milieu.

“Au cours des temps, la forme des terres et des mers du monde a varié, les fleuves ont changé de lit, même les montagnes se sont déplacées, et il n’est pas de retour possible à Cuiviénen . On dit pourtant chez les Elfes que ce lac, qui se trouvait loin au nord-est des Terres du Milieu, est devenu un des golfes de la mer intérieure d’Helcar, celle qui marquait l’endroit où s’enracinaient jadis les montagnes d’Illuin avant que Melkor ne les fasse écrouler. C’est là que se rassemblaient les eaux venues des hauteurs orientales, leur murmure fut le premier bruit qui parvint aux oreilles des Elfes : l’eau qui tombait sur les roches.”

Le Silmarillion, J.R.R Tolkien, 1977

Marche de Hobbits #8

« -Soyez bon pour un pauvre Hobbit ! S’écria Frodo en riant. Je serai mince comme une tige de saule avant d’arriver dans le Pays de Bouc, j’en suis sûr. Mais je disais des bêtises. Je soupçonne que tu as pris plus que ta part, Sam, et j’y mettrai le nez à notre prochain empaquetage. (Il reprit son bâton.) Et bien, nous aimons tous marcher dans le noir, dit-il ; alors, mettons quelques milles derrière nous avant le coucher.

Ils suivirent sur une courte distance le sentier vers l’ouest. Puis l’abandonnant, ils tournèrent à gauche et reprirent en silence par les champs. Ils longèrent en file indienne des haies et la lisière de taillis, et la nuit les enveloppa de ses ténèbres. Dans leurs manteaux sombres, ils étaient aussi invisibles que s’ils avaient tous des anneaux magiques. Etant tous des Hobbits et s’efforçant au silence, ils ne faisaient aucun bruit audible fût-ce pour des Hobbits. Même les animaux sauvages des champs et des bois remarquèrent à peine leur passage. »

Le Seigneur des Anneaux : La communauté de l’Anneau, J.R.R.Tolkien, 1954

Bien que bouleversant, certains livres nous transportent grâce à des mots formant des groupement d’images dans nos têtes.

Mais que voit-on réellement quand on lit?

Cette scène tirée du voyage initiatique des quatre fameux Hobbits de la Comté fait naître une multitudes de micro-scènes. Un saule, une lisière d’arbres sombres, une chouette dans un arbre, les sons gutturales de la nuit ou un cavalier noir tapis dans l’ombre.

Le fait est qu’il est difficile -voir quasi casse-tête- d’assembler toutes ces particules sensorielles. Un puzzle géant et flottant prend forme à chaque nouveau mot lu. Comme si notre esprit n’avait pas la capacité ou ne voyait pas l’utilité de former un tout pour se contenter d’une ébullition d’informations génératrices d’émotions.

Ce dessin à la mine graphite peut servir d’illustration, de témoignage sur ce qu’on pu observer ces cher compères aux pieds velus. Cette interprétation, totalement libre, ajoute des éléments, en supprime, de façon à recréer un univers propre au lecteur et en prenant en compte son imaginaire, à lui.

Et vous, que voyez-vous ?

Vers le soir au Tibet #7

« Vers le soir, nous passâmes sur la rive gauche de la rivière et le paysage changea complètement.

Nous nous trouvions dans un défilé étroitement resserré entre des montagnes gigantesque de rocs noirâtres ne laissant entrevoir, à leur sommet, qu’un mince ruban de ciel. En dépit de son aspect austère et sauvage, le site n’avait rien de triste ni de d’effrayant. Il en émanait une sorte de paix grave dus, peut-être, à l’influence des images peintes ou gravées qui décoraient les parois de ce sombre corridor. »

Voyage d’une parisienne à Lhassa, Alexandra David-Néel, 1927 

Les couleurs de la neige #6

À s’y méprendre, la neige est banche.

Eau cristallisé, suffisamment solide pour fabriquer un manteau, cette masse compacte recouvre le sol inhospitalier du massif du mont Blanc.

La neige éblouit par sa capacité de réverbération comme un spot illuminant le paysage.

Or,  la matière blanche possède le pouvoir de refléter, de diluer et de s’oublier avec toute particule entrant en contact avec elle : terre, poudre de pomme de pin écrasée, soleil…

En effet, le spectre de lumière blanc réunit la totalité des couleurs visibles par nos yeux tel un arc-en-ciel en sommeil.

Qui ne se souvient pas de ce cercle chromatique qui, une fois tourné à grande vitesse, devient blanc ?

Partant de ce constat, quelles pourraient être les infimes couleurs de la neige ?

Voici illustré une fenêtre dans l’espace-temps des couleurs de la neige.

Ici une éclairci dorée

Une ombre froide et bleutée

Le soleil se couche sur les montagnes qui prennent alors des teintes roses, chaudes et réconfortantes, dessinant les aspérités du relief.

Non, la neige n’est plus blanche mais concentre une infinité de couleurs évoluant à chaque instant du jour et de la nuit.

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